Pays Bassari et Bédik
Aux pieds du Fouta Djallon, un territoire sauvage et montagneux abrite les peuples Bassari et Bédick. Des communautés atypiques dont la découverte des cultures est un véritable voyage au cœur des rites africains originels. L’osmose avec la nature se traduit dans les rites, les cérémonies d’initiation, l’architecture des habitations, les récits des mythes et légendes. Une richesse classée depuis 2012 au Patrimoine mondial de l’Unesco
LES BASSARIS:
Les Bassaris sont un groupe ethnique établi principalement sur les plateaux du Sénégal oriental, à la frontière avec la Guinée, dans la zone de Salémata.
D’après une légende Denianké, les Bassari seraient des descendants de l’empire Peul païen, fondé au VIe siècle par Koli Tenguella. Au XIXe siècle, fuyant les Peuls et l’islam, ils viennent se réfugier dans ces montagnes où ils habitent encore à l’heure actuelle. Leurs villages, bâtis dans les collines, sont difficilement accessibles.
Au centre de chaque village se trouvait historiquement une hutte plus grande, l’ambofor, où les jeunes – hommes et femmes – vivaient ensemble et où sont conservés plusieurs objets rituels. Une vingtaine de ces villages subsistent dans la zone.
Les Bassari ne connaissent pas les castes. Ce sont avant tout des chasseurs et des cultivateurs, mais on y trouve aussi des forgerons, des vanniers et des potiers. Les jeunes sont séparés en huit classes suivant leurs âges.
Le nom Bassari vient des Peuls, mais eux-mêmes se dénomment Beliyan, et leur langue l’oniyan.
L’animal fétiche des Bassaris est le caméléon
LES RITES D’INITIATION EN PAYS BASSARI
Au cours des rites d’initiation, les hommes portent un étui pénien en rônier tressé orné d’un triangle en peau d’antilope et de laines de couleur et des masques fait de fibres et d’écorce ; ils se parent aussi de perles, de colliers et se fixent une épine de porc-épic dans le nez ; les femmes portent un cache-sexe en tissu brodé de perles et une ceinture faite d’anneaux de bronze et de perles. Des médailles dans le nez, des bracelets de cuivre autour des bras et des jambes complètent leur costume.
LES BÉDIKS:
Les Bédiks occupent la zone de Bandafassi, à l’extrêmeOuest du Sénégal, à la frontière avec le Mali. Elle englobe 181 km², enclose dans une zone tampon de 657 km². Elle comprend de petites montagnes et des vallées.
Les villages bédiks, ou i-kon, sont formés de denses groupes de huttes aux toits pentus faits de chaume. Du fait de leur rôle central dans la vie Bédik, les villages présentent une stricte organisation de l’espace et chacun est divisé en deux parties distinctes : la partie haute et la partie basse du village.
Tous les habitants doivent respecter cette division. L’organisation des huttes dans le village reflète l’unité familiale, qui est basée sur l’iyanga (concession) dans laquelle, autour de chaque chef de famille, se rassemblent ses épouses, leurs frères, ses enfants et leurs épouses.
La vie quotidienne Bédik, cependant, se déroule dans des hameaux et des groupes de huttes provisoires dispersés, mobiles en fonction de la nécessité, tandis que le i-kon est réservé aux fêtes et aux rites et ne peut être abandonné.
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